Face à la folie : indignation ou sagesse ? – Méditation 10 septembre 2023

Les idées qui ont cours dans ce monde sont-elles séduisantes ? Les dernières lubies ? Les dernières affirmations insensées, celles qui appellent le mal, bien, et le bien, mal ? Pour les disciples du Christ que nous sommes, évidemment non.

Paul n’était pas différent de nous : « Comme Paul les attendait à Athènes, il avait en lui-même l’esprit exaspéré en contemplant cette ville vouée aux idoles » (Actes 17.16).

Comment dire la Bonne Nouvelle dans ces conditions ? Comment parler paisiblement, quand tout bouillonne à l’intérieur de nous et qu’on se retient de crier : « Mais vous dites n’importe quoi ! Vous proclamez des insanités ! Vous louez les comportements déviants et mettez sur un piédestal le péché ! ».

Mais Paul n’a pas laissé ses émotions dicter ses mots. Au contraire, invité à s’exprimer à l’Aréopage, il commence ainsi : « Athéniens, je vois que vous êtes à tous égards extrêmement religieux. Car, en passant, j’ai observé tout ce qui est l’objet de votre culte » (17.22b). Paul s’appuie sur ce qui lui fait horreur… pour introduire son discours spontané ! Quelle force ! Quelle habileté ! Quelle sagesse ! Paul retourne le mal en bien : « Vous êtes religieux ».

Paul nous donne une grande leçon, ici. Il nous dit : l’indignation ne servira pas le Royaume. Il nous dit encore : pour témoigner de la bonté de Dieu, tu dois partir de là où en est ton interlocuteur. Il nous dit encore : Dieu comprend ton indignation, mais seul le Royaume importe. Paul se souvient sans doute qu’il devait souffrir pour le nom de Christ (Cf. Ac 9.16), lui qui écrit à Timothée : « Souffre avec moi pour l’évangile » (2 Tm 1.8).

Bien-aimés, à son exemple, acceptons la souffrance de l’indignation, et disons à ce monde combien Dieu est bon…

Dieu pleure aussi devant ce monde, et pourtant il a donné son Fils pour le sauver. Ne l’oublions pas.